lundi, août 12, 2002

Potosi, Bolivie

Voyager de jour...ça peut être frustrant aussi !

Eh oui ! un de ces trajets frustrants. D'abord c'est la première fois que je ne réservais pas mon siège dans le bus, et c'est surement la derniere.

Comme je voulais faire un tour d'une journée dans les superbes montagnes sculptées de Tupiza et qu'il fallait que nous soyons six personnes pour que le tour soit organisé, alors je n'ai pas pu savoir avant 21h00 que nous ne serions que deux. Donc pas de tour, et ça ne me tentait pas d'attendre une journée de plus sans être certain s'il y en aurait un ou non. Mais je me suis consolé en me disant que, lors de mon prochain circuit en Amérique du sud, lorsque je passerai par l'Argentine, cela me donnera l'occasion de faire une petite virée à Tupiza qui n'est qu'à trois heures de la frontière.

Alors hier matin, dès huit heures, je me rends au terminal pour acheter mon billet de bus, mais il ne restait que des places du côté de la rangée centrale et du côté du soleil en plus. Alors les conditions étaient réunies pour faire un voyage des plus frustrants, même si c'était le jour : être assis du côté du soleil et aucun contrôle sur les rideaux qui nous protègent de ses rayons, donc qui empêchent toute vue sur l'extérieur; ma voisine de droite et celles du siège avant, des boliviennes allergiques à tout rayon de soleil, donc des rideaux constamment fermés, sauf une étroite lisière de clarté entre les deux rideaux. Je suis donc obligé de regarder de l'autre côté, mais encore là, certains rideaux sont fermés, car les gens dorment, ayant une long voyage à faire jusqu'à La Paz, mais je vois tout de même davantage le paysage de ce côté-la. Encore heureux que le passage central soit libre de passagers se tenant debout, comme c'est arrivé souvent dans d'autres bus.

Ce que je réussis donc à voir, c'est d'abord six heures de montagnes rocailleuses, de couleur-poussière et parsemées de cactus et d'arbres secs à épines, sauf dans certaines vallées où coulent de légers filets d'eau, ce qui permet la présence de quelques arbres plus verts. Puis commence une heure de montée vers Potosi, ville à plus de 4 000 mètres d'altitude : disparaissent alors graduellement cactus et arbres secs, remplacés par des montagnes avec aucune autre végétation qu'un simple duvet brunâtre que broutent plusieurs troupeaux de lamas, certaines avec un peu de neige au sommet.

Puis, peu à peu, de brunâtres qu'elles étaient, les montagnes deviennent orangées, changement provoqué par les rayons du soleil de fin d'après-midi. Et l'arrivée à Potosi, accueilli par un coucher de soleil superbement rougeoyant derrière le Cerro Rico, la montagne contenant des gisements de minerais d'argent et d'étain, et qui a permis, voilà près de 500 ans, de faire la richesse, la grandeur et la renommée de la ville...

Mais aussi une montagne qui a coûté la vie, par accidents et maladies du travail minier, à plus de huit millions de travailleurs indigènes et d'esclaves noirs importés d'Afrique, durant seulement les trois siècles de la période coloniale.

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