jeudi, novembre 28, 2002

Quito, Équateur

" La Amazonia es el pulmon del mundo. Cuidemosla "
" L'Amazonie est le poumon du monde. Faisons-y attention ! "


C'est à Coca que j'ai vu ce slogan écrit en grandes lettres sur une affiche en face de la rivière Napo, l'une des rivières majeures d'Équateur qui descend jusqu'à Iquitos au Pérou. C'était durant ma tournée de quatre jours de la région orientale-amazonienne d'Équateur : de Baños à Quito par Puyo / Tena / Coca / Lago Agria.

Nous commençons le trajet par la descente de Baños vers Puyo et les basses terres de l'Oriente équatorien à flanc de montagnes. Au fond du ravin, nous suivrons pendant plusieurs kilomètres une jolie rivière, et de nombreuses cascades viendront rendre plus agréable cette traversée par une route non pavée. D'ailleurs, ici, dans cette région de l'Équateur, la majorité des routes sont non pavées, ou, si asphaltées, en très mauvaises conditions ou en réparation.

Allié à une pluie presque continuelle, cela occasionnera des arrêts imprévus et des retards dans l'horaire des bus : un éboulis de terre et de roches qui vient bloquer le chemin et qu'on s'affaire à dégager, un pont qu'on est en train de réparer, un camion en panne en plein milieu du chemin et un autre, plus immense encore, qui s'est embourbé en essayant de le dépasser, la route qu'on est en train de reconstruire parce qu'envahie, voilà quelques semaines, par les pierres et les cendres projetés par l'éruption du volcan Reventador, etc.

Cela donne un peu une idée de ce que doivent être les routes de montagnes durant la période des pluies : avis donc à celles et ceux qui penseraient visiter la Bolivie durant les mois de décembre à mars, là où près de 60 % des routes sont non pavées.

Puis ce sont des kilomètres et des kilomètres de route dans la selva-jungle avec ses quelques fermes isolées et, parfois, ses petits villages. Et cette partie du voyage nous fait nous rendre compte très rapidement des limites de nos connaissances en botanique, tellement le nombre de plantes diverses est grand, et combien nombreuses sont celles qui nous sont absolument inconnues, même si on a déjà eu l'occasion de visiter des forêts tropicales.

Et parfois quand, du haut d'une des collines qui brisent la linéarité de ces paysages infinis, on voit à perte de vue cette forêt et qu'on se met à penser à son immense étendue, du sud de la Colombie et du Venezuela en passant par l'ouest de l'Équateur et du Pérou, le nord de la Bolivie et le nord-ouest du Brésil, on comprend mieux la portée de l'invitation qui nous est faite de faire attention à ce poumon du monde et de le protéger. C'est une question de vie ou de mort pour nous, les humains.

Et quand on voit, à partir de Coca vers Lago Agria, le développement pétrolier dans cette région du monde avec la déforestation qui s'en suit, on se prend à mieux saisir la lutte de certaines communautrés aborigènes pour protéger leur terre et leur culture... Mais c'est aussi pour nous aussi qu'elles se battent.

Pour ce qui est des villes elles-mêmes, il y a peu à dire : Puyo, une ville de passage; Tena, plus jolie avec l'aménagement des rives de sa rivière et point de départ de plusieurs tours dans la jungle ou dans les diverses communautés; Coca enfin, une ville envahie par les travailleurs des pétrolières, comme Lago Agria d'ailleurs.

Je pensais bien, à Tena, prendre un tour, mais ils ressemblaient tellement à celui que j'ai fait à Iquitos au Pérou et à des coûts tout aussi élevés que j'ai vite changé d'idée, surtout qu'une pluie continuelle a accompagné ma traversée de l'Orient. Et passer quelques jours en forêt sous une pluie battante...non vraiment, je n'avais pas le goût !

Et je continue de penser que, pour découvrir la jungle, le meilleur rapport qualité/prix se trouve toujours en Bolivie.

La dernière étape du voyage, de Baeza à Quito, nous fait revenir en territoire montagneux, avec des montées et des descentes, avec des paysages de montagnes verdoyantes et d'autres plus sèches en haute altitude. Mais cette partie du trajet se fit en grande partie sous la pluie et la brume en haute altitude. D'où une vision plutôt embrouillée des paysages qui s'offraient à nous.

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