lundi, août 26, 2002

San Pedro de Atacama, Chili

Le joyau de la Bolivie : le Salar de Uyuni et des lagunes de toutes couleurs...j'y ajoute mon vote !
Nous étions sept (7) dans la jeep Toyota 4X4 pour effectuer, en deux jours et demi, les 350 kilomètres de route de Uyuni à la Laguna Verde par des sentiers non pavés et pas toujours dans les meilleures conditions : le chauffeur-guide, Esteban, un couple français de Biarritz avec leur fille de 9 ans et un couple espagnol de Barcelone, une belle petite gang !

Jour 1 : Une mer blanche...mais non de neige !

C'est vers 11h00 que nous quittons Uyuni pour ce périple de deux jours et demi en ce qui me concerne, et de 4 jours pour les autres qui reviennent à Uyuni.

Ça commence par la traversée du Salar, la plus grande étendue de sel au monde (12 000 kms carré) et à une altitude de 3 653 mètres. C'est une partie d'un lac préhistoriquues, le lac Minchin, qui recouvrait alors la presque totalité du sud-ouest de la Bolivie, et qui s'est asséché, n'y laissant que du sel (près de 30 mètres d'épaisseur). On se retrouve donc devant un immense territoire d'un blanc éblouissant sous les rayons du soleil avec à l'horizon une chaîne de montagnes. Caque année, le Salar redevient lac, le temps de la saison des pluies. Il devient alors plus difficile de le visiter.

En entrant dans le Salar, il y a une mine de sel à ciel ouvert, où des hommes aux verres fumés, pour se protéger des rayons éblouissants du soleil, font, à la pelle, de petits monticules de sel, que des camions viennent chercher pour la vente. Puis, quelques trente minhutes de route plus tard, on atteint une hôtel pas mal spécial construit entièrement (extérieur, intérieur, ameublement) avec des blocs de sel : fantastique ce qu'on peut faire avec du sel ! Plus loin, on trouve la "Isla de Pescado", une île reconnue pour ses cactus géants. Jusqu'à présent, je n'avais vu les cactus que de la fenêtre des bus : ici, j'en ai plein les yeux, et je peux même les toucher. Et au sommet de l'île, une vue à 360 degrés de cette immensité blanche avec les montagnes en fond de décor à l'horizon. Splendide !

Et cette première journée se termine dans un petit village près du Salar, Atulcha, dans une propriété aménagée pour recevoir à coucher et manger une quinzaine de personnes. Électricité jusqu'à 21h00 : donc coucher tôt pour un lever tôt, 6h00. Une autre jeep de la même agence, avec, à bord, six jeunes universitaires de La Paz, nous rejoint quelques minutes plus tard. Les autres agences, quant à elles, amènent leur monde plus loin du Salar à San Juan.

Mais avant de dîner (souper), un habitant du village nous fait visiter deux cavernes dans lesquelles on a trouvé des squelettes/momies et des objets de la vie quotidienne datant de la période des incas et avant.

Et l'on se couche avec, dans la tête, des images et des images où prédomine le blanc éblouissant.


Jour 2 : Des lagunes de toutes couleurs avec flamants roses et des restes de tempête de neige

Il y a quelques jours, ce deuxième jour aurait été très différent. En effet, à cause d'une tempête de neige jamais vue jusqu'alors et qui a tué de nombreux animaux, on avait cru bon de changer l'itinéraire traditionnel devenu trop dangereux, les sentiers étant bloqués par des bancs de neige. Mais dame-chance continue de m'accompagner : il y a une dizaine de jours à peine, les chemins étaient réouverts, et on a alors repris le trajet régulier permettant une autre de ces journées fabuleuses.

Départ à 7h00 après le déjeuner. Et d'un palier d'altitude a un autre, on rencontrera sur notre chemin, a 4 100 metres d'altitude, cinq lagunes aux eaux de diverses couleurs, dont les deux principales et les plus belles, la Laguna Canapa et la Laguna Hedionda, toutes deux d'un bleu-vert avec leur colonie de flamants roses, les trois autres, moins colorées, ayant été délaissées par les flamants. Ceux-ci choisissent bien le lieu de leur habitat : ils ont du goüt. A 4 200 metres, on voit apparaitre de plus en plus de neige dans les montagnes, et meme au sol. Et la végétation devient de plus en plus éparse, et meme tres rare. Surgit alors un ensemble de rocs aux diverses formes, dont le principal, l'Arbol de piedra, ressemble étrangement a un arbre. Puis nous arrivons a la derniere lagune de la journée, la Laguna Colorada, d'un rouge brique prononcé et qui accueille, elle aussi, sa colonie de flamants roses. Et en se promenant sur les rives de la lagune, on y rencontre un regroupement d'une cinquantaine d'oiseaux morts, témoignage encore frais des durs coups assénés par l'historique tempete de neige.

Et ce deuxieme soir, tous les touristes des diverses agences logent au meme endroit, un genre de campement avec dortoirs. Seulement pour ce tour, on peut compter une quinzaine de jeeps, donc plus de 80 personnes. Je n'étais donc pas seul a vouloir découvrir ce coin du monde, et les départs de Uyuni sont de cet ampleur chaque jour.

Et la soirée se termine tot encore aujourd'hui, car demain, le lever est prévu pour 5h00. Mais ce soir, on a pu se ravitailler en biere, vin et rhum pour précéder, accompagner et terminer notre repas, préparé par notre chauffeur-guide : une superbe soupe aux légumes et un spaghetti-a-la-Bolognaise tout aussi succulent.

Inutile de vous dire qu'aussitot le couvre-feu lancé, nous étions tous au lit et tres vite endormis.


Jour 3 : Vers une finale bolivienne des plus éblouissante...la Laguna Verde


A cinq heures, rappel des troupes qui, sans déjeuner, s'enfilent dans les jeeps et se mettent en route pour arriver au site des geysers au lever du soleil. Et nous grimpons encore d'un palier, en altitude, et, ici, les restes de la tempete de neige sont des plus évidents. Et nous arrivons au champs des geysers d'ou sugissent des entrailles de la terre des fumées accompagnées d'un grondement continu, et a d'autres endroits, de bouillonnements d'eau ou de boue, Tout cela sur fond d'un ciel rosé. Moment magique !

Puis on se rend pres d'un autre lac alimenté par des eaux sulfureuses et bouillantes venant de l'intérieur des montagnes. Certains et certaines braves se lancent alors dans ces eaux chaudes, les autres, dont moi, nous contentant de les regarder sans aucunement les envier ! Et c'est sur le bord de ce lac que nous déjeunons : pain, oeufs brouillés, confiture et café. Meme si le soleil ess présent, ca ne prend pas de temps que nous avons les doigts congelés...vite nos gants !

Et on reprend la route vers la finale de ce périple, du moins pour moi : la Laguna Verde au pied de deux volcans. Et quelle finale ! Un faible vent qui ne réussit pas a brouiller les eaux de la lagune, mais qui réussit par contre a faire avancer les nuages...d'ou un reflet parfait des volcans dans les eaux vertes de la lagune avec changements continus des teintes selon la présence ou non de nuages cachant plus ou moins le soleil.

Absolument fabuleux.

Un beau coin pour s'y asseoir et y passer l'éternité (avec un parasol pour se protéger des rayons brulants du soleil !).

Et ce sont les adieux a la frontiere bolivienne ou m'attend le micro-bus pour San Pedro, au Chili. Et mes compagnons de voyage, quant a eux, continuent en remontant vers Uyuni pour poursuivre leur propre voyage : le couple francais vers Copacabana, et le couple espagnol vers l'Argentine.

Nous arrivons a San Pedro, cinq autres jeunes voyageurs et moi, vers 12h30. Le temps de me trouver un hotel et de prendre une bonne douche a l'eau chaude, et me voila qui sillonne les rues non pavées de ce petit village, une oasis au coeur du désert d'Atacama et du Salar du meme nom et un village rempli de touristes qui s'y sont amenés au cours de leur voyage au Chili, ou qui, comme moi, arrivent du Salar de Uyuni ou encore se préparent a s'y rendre, la tete pleine de ce qu'on leur en dit.

Mais rien ne peut traduire fidelement ce que ce trajet a a offrir. Un autre de ces trajets a faire absolument !

P.S. Enfin, en ce 28 aout, a Antofagasta, je peux publier ce blog. A San Pedro, il y avait Internet, mais des problemes de ligne téléphonique empechaient souvent de pouvoir enregistrer mon texte...alors j'enrageais, mais contre les problemes de la technique, il faut garder patience, n'est-ce pas !