vendredi, août 16, 2002

Sucre, Bolivie

Fêter mes deux premiers mois de voyage (déjà !) à Sucre

Le plaisir de se retrouver de nouveau dans une superbe ville coloniale aux toits de tuiles orangées comme je les aime, mais en plus “capitale” que Potosí, et avec un climat des plus intéressants, car la ville ne se trouve qu’à 2800 mètres d’altitude, ce qui permet plus de verdure, des champs plus verts, et des soirées plus clémentes, un peu comme nos soirées fraîches de l’été. Et entourée de 6 collines, Sucre étant elle-même bâtie sur une septième colline, le centre de la ville se trouvant au sommet de la colline, donc pas de pentes, que du plat.

Le plaisir de flâner dans ces rues aux facades ouvertes sur des cours intérieures pour découvrir tout au long du parcours de jolis édifices religieux et civils, à l’architecture espagnole, avec beaucoup de tours, et, à leur sommet, des dômes de diverses formes, pyramidales, ciculaires ou rectangulaires.

Même le cimetière de la ville, véritable petite cité des morts (considéré comme l’un des plus beaux de l’Amérique du Sud)...le plaisir d’y déambuler dans ses allées bordées d’arbres bien verts et d’y découvrir ses mausolées pour familles riches, ses nombreux murs de cases familiales plus grandes que celles qui contiennent nos urnes funéraires, probablement pour familles moyennes, et sa section pour familles moins aisées avec ses petites maisons decores de fleurs et qu’on retrouve le long des chemins où il y a eu morts d’hommes. Et ses nombreux bancs qui jalonnent les diverses allées pour s’y reposer ou simplement pour y réfléchir sur la vie et la mort.

Fatigué de marcher... le plaisir de s’asseoir dans un des nombreux parcs de la ville à regarder les gens qui défilent vers le lieu de leurs affaires ou s’arrêtent pour jaser un brin entre eux, les nombreux jeunes “qui se bécotent sur les bancs publics, bancs publics, bancs publics...”, les étudiants qui revisent leurs notes de cours avant de se rendre à leur école ou université, les autres qui sortent de cours et qui se sont donné rendez-vous et qui se saluent soit en se donnant simplement la main, ou soit encore en faisant un jeu de mains et de poings et de croisage de doigts comme le fait, en guise de salut, une certaine culture ado chez nous , ou aussi, chez certains, en se donnant la bise sur la joue, et ce, même entre jeunes hommes. Mais je ne connais pas le sens exact de ces divers rituels.

Ou encore, le plaisir de prendre un bus au hasard et de se rendre au bout de la ligne pour découvrir d’autres quartiers de la ville, ou encore aller déjeûner ou luncher dans un petit village colonial près de Sucre, comme Yotala, et y rencontrer deux étudiants du Québec que je reconnais à leur accent, tous deux venant de Québec, le jeune homme étudiant à l’Université de Chicoutimi en plein-air, la jeune femme, à l’Université de Rimouski en éducation pré-scolaire et scolaire.

Et le plaisir d’y prendre une bonne bière en mangeant un “Saice”(je ne sais pas si c’est l’orthographe correct), un plat de boeuf en petits-petits morceaux (ce qui fait que c’est la première fois que je mange du boeuf jusqu’au bout, les autres fois, le boeuf étant plutôt difficile à mastiquer !) dans une sauce tomatée, et servi avec riz, patates et salade. Super bon ! Le tout accompagné, en fonds sonore, d’une musique bolivienne des plus entraînantes, de deux petits poussins se courant après dans le resto et cherchant des miettes par terre, de la visite d’un chien avec des rubans aux pattes, au cou et aux oreilles, et les jeux de trois petits enfants assis par terre à l’entrée du resto.

Vous avez sans doute compris que Sucre m’a tombé dans l’oeil et dans le coeur et qu’elle a surpassé Potosi dans mon palmarès des ville boliviennes. Et c’est ici que je ferai un arrêt plus long que prévu, histoire de respirer un peu.

Aucun commentaire: