jeudi, octobre 03, 2002

Huaraz, Pérou

Ch...de Ca...que c'est beau (ter), mais...
Tour 3 : de Huaraz au Glacier Pastoruri par la Cordillera Blanca


Aujourd'hui j'ai enfin cessé de voir de loin les sommets enneigés avec leurs glaciers : j'ai marché sur l'un d'entre eux, le Nevado (glacier) Pastoruri à plus de 5 200 mètres d'altitude au-dessus de la mer. C'était lors du troisième tour proposé par les agences de voyages de Huaraz.

Ce glacier se trouve dans un autre secteur du Parc national de Huascaran dans la Cordillera Blanca, ce qui nous a permis de pouvoir observer deux phénomènes naturels : le premier, une source d'eau naturelle gazeuse qui jaillit de terre, le second, une plante géante unique et présente que dans cette partie du Parc, la "Puya Raimondi" avec ses fleurs en tiges de plus d'un mètre.

Le trajet en lui-même nous fait d'abord longer deux chaînes de montagnes couvertes de "graminacées des Andes" avec entre elles, une vallée où sont installées quelques familles dans leur petite hutte ronde de pierre avec toit de paille, ou d'un matériau lui ressemblant.

Puis nous traversons la Cordillera Blanca, mais à la différence d`hier, les montagnes sauvages de roc sont presque toutes pourvues d'un glacier. Et c'est l'un d'eux que nous escaladerons, le Pastoruri. Une expérience assez prenante.

D'abord, du stationnement des bus, on doit marcher sur un sentier en pente douce de plus de 2.5 kilomètres et ce, à plus de 4 800 mètres, d'où la nécessité d'une bonne respiration. Cependant on peut effectuer cette montée à cheval si l'on veut. Mais j'avais décidé de le faire à pied, croyant que la distance totale n'était que de 2.5 kms.

Mais au bout de cette première étape, un autre kilomètre nous attend, mais cette fois en pente beaucoup plus prononcée et avec des escaliers de pierre assez artisanales. On doit grimper jusqu'a environ 5 000 mètres, et nous ne sommes alors qu'aux pieds du glacier seulement. Quand je vois, en levant la tête, les gens qui grimpent lentement les marches en s'arrêtant régulièrement pour reprendre leur souffle, je me dis : "stop ou encore..." J'opte pour "encore" : je ne suis tout de même pas venu ici pour voir de loin ce glacier qui s' offre à nous !

Et je commence cette deuxième étape en m'arrêtant moi aussi constamment pour reprendre mon souffle et en profiter pour admirer les montagnes qui nous entourent et les petits lacs qui s'offrent peu à peu à notre regard. Au fur et à mesure de la montée, de nouvelles montagnes nous apparaissent derrière la première rangée du départ. Et j'arrive enfin au pied du glacier. On peut, cette fois, grimper sur le glacier même, jusqu'à 5 200 mètres (il est d'une hauteur de 5 400 mètres). "Stop ou encore..."

Voyons donc...je décide donc de grimper encore un peu sur la glace qui fond à force d'être piétinée par les pieds des touristes visiteurs. À mi-chemin, je m'arrête pour regarder au loin les chaînes de montagnes, plus près le stationnement des minuscules bus, et plusprès encore, les lacs de montagnes qui se sont formés par la fonte des glaces...j'ai vu ce que je voulais voir...mais..."Stop ou encore...".

Je regarde vers le haut...cinq membres de notre groupe ont déjà atteint la limite sécuritaire permise à près de 100 mètres au-dessus de moi. Je ne suis pas pour lâcher si près du but. De plus, qu'y a-t-il de l'autre côté ? Et la curiosité l'emporte : un dernier effort après avoir pris de longues respirations et me voilà au "sommet", celui qu'il est permis de visiter...on devrait grimper encore 200 mètres pour pouvoir voir de l'autre côté.

Je dois alors me contenter de regarder devant moi pour découvrir ce que ces 100 mètres de plus me permettent maintenant de voir de nouveau . Et voilà que des nuages noirs s'avancent à grande vitesse, et, en l'espace de quelques minutes, le paysage est couvert d'un voile gris et une fine grêle se met à tomber sur nous.

La redescente se fera donc sous le signe de la grêle, une gêle plutôt mouilleuse. Mais, en bas, nous attendait un bon "mate" (tisane) de coca, pour nous réchauffer l'intérieur du corps.

Quand à l'intérieur mental, je ne pouvais que dire : Ch...de Ca...que c'était beau, MAIS, Ch...de Ca...que c'était essouflant !

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