jeudi, mars 30, 2006

Puerto Iguazu, Argentine (De Santa Fe : 1385kms)
Enfin...deux sites inspirants !

Voilà, j'y suis à ces fameuses chutes.

Mais j'aurai dû passé outre à la ville de Posados, car, après avoir bien analysé les villes du nord-ouest argentin que je veux absolument voir, il est devenu de plus en plus évident que je dois m'y rendre le plus rapidement possible.

De Santa Fe, j'ai donc pris un bus de nuit pour Corrientes (622 kms). J'y ai passé une journée de façon à aller visiter la ville voisine, Resistencia, la "Ville des sculptures". Grosse déception ! Il y a en effet beaucoup de sculptures dans la ville le long des avenues, mais le "Parc des Sculptures", quant à lui ne mérite vraiment pas ce titre ... à peine quelques sculptures sur un terrain mal exploité. Plus déprimant que stimulant!

De Corrientes, je prends le bus pour Posadas ... avec l'intention de visiter San Ignacio, une mission Jésuite des années 1600. En route, mon compagnon de voyage qui, lui aussi, en est à ses dernières semaines et doit préciser son itinéraire me dit qu'il veut se rendre à Iguazu le même jour...et que c'est possible...

Mes neurones se mettent à l'oeuvre...je décide de passer outre à Posadas, de m'arrêter quelques heures à San Ignacio pour visiter le site de la Mission des Jésuites et de reprendre ensuite le bus pour Iguazu. Et ça a marché. On est arrivé à Iguazu en soirée, vers 21h45. Et au terminus, un super bon système d'information nous permet de planifier notre journée du lendemain aux Chutes d'Iguazu et de nous trouver un petit hôtel pas cher tout près du terminal de bus.





San Ignacio et l'oeuvre des Jésuites dans les Amériques...





Au début des années 1600 et durant une période d'une centaine d'années, l'Église chargea les Jésuites d'aller annoncer la Bonne Nouvelle aux indigènes vivant dans les nouveaux territoires découverts récemment en Amérique du Sud.

En Bolivie, tout près de Santa Cruz, plusieurs "Missions" furent fondées. C'étaient de véritables villes. Au Paraguay, au Brésil et en Argentine, une trentaine de villes furent ainsi érigées, dont 7 sont maintenant reconnues comme faisant partie du Patrimoine de l'Humanité de l'UNESCO. Quinze d'entre elles furent érigées dans l'Argentine actuelle, dont 11 dans la Province qui porte le nom de "Missiones" justement. On peut encore trouver les ruines de trois d'entre elles, dont celles les mieux conservées, la Mission de San Ignacio.

Ces établissements comprenaient une zone d'habitations pour les familles qui y travaillaient, un secteur de services, dont un hôpital et une prison et, enfin, une zone religieuse où vivaient les Jésuites : cloître, réfectoire et cour intérieure de même que l'Église et son cimetière. À San Ignacio, ce sont les vestiges de l'Église qui sont les plus remarquables et les mieux conservés.

En 1647, près de 29 000 vivaient dans ces villes, en 1732, plus de 140 00. En 1767, on expulsa les Jésuites, et les Missions dépérirent peu à peu. Plusieurs furent détruites dans les années 1816-1819, lors des invasions portuguaises et paraguayennes.

Iguazu...une symphonie de chutes !





L'autre site fameux de la région, ce sont les Chutes d'Iguazu. Elles furent découvertes en 1542 par un européen, De Vaca. C'est une suite de cascades de toutes les dimensions et s'étendant sur un territoire large de plus de deux kilomètres...époustoufflant. On peut les admirer autant du côté brésilien qu'argentin. Devant payer un visa de 75$ pour aller du côté brésilien, j'ai décidé de garder cette visite lorsque j'irai au Brésil.

Selon la tradition du peuple Guarani, les chutes origineraient de la colère d'un Dieu de la forêt contre un guerrier nommé Caroba qui lui aurait enlevé son amie, une jeune fille du nom de Naipur. Il aurait alors provoqué une brisure dans la rivière devant le canot des deux amoureux, produisant alors une longue fissure où les eaux de la Rivière Iguazu et le canot furent entraînées. Caroba fut changé en Arbre regardant du haut des chutes son amoureuse transformée en roc au bas du précipice.

L'aménagement du Parc est des plus judicieuses : difficile de trouver mieux comme points de vue pour admirer cette merveille de la nature. Un aménagement tout aussi génial que celui du Parc national du Glacier Moreno*.

D'abord, le circuit inférieur, où l'on découvre du bas des chutes, en face de nous et sous divers angles, la longue suite de cascades, celles au loin comme celles tout près de nous. Et la musique de l'eau qui se précipite du haut de la montagne et qui varie selon la grosseur de la chute.

De plus on peut traverser gratuitement sur une île qui nous fait découvrir des chutes qu'on voyait à moitié de l'autre côté de la rivière. En payant, on peut se rapprocher en canot tout près de deux des plus importantes cascades.

On peut ensuite , grâce au circuit supérieur, admirer la rivière qui semble si tranquille et calme, mais qui s'active avant d'arriver et de se lancer dans le précipice...ici encore le chant des eaux se modulent selon la largeur de ce bras de la rivière.

Enfin, un petit train nous conduit à l'extrémité est du Parc pour aller admirer le clou du spectavcle : la "Gorge du Diable", la plus impressionnante des cascades.

On ne peut terminer la description de ce merveilleux site, sans parler d'un autre aspect du Parc. Situé en forêt tropicale, on peut donc admirer, tout au long des sentiers, divers animaux qui habitent cette forêt : coatis, oiseaux de toutes les couleurs, lézards et petits "crocodiles" qui se dorent au soleil, et le nombre incalculable d'espèces de papillons qui se posent sur nous sans crainte.

En somme deux beaux jours des plus stimulants, après une série de visites plutôt décevantes. Ça revigore, et ça donne le goût d'arriver vite dans le nord-ouest montagneux de l'Argentine.

Demain : direction Salta en passant par le Paraguay et un court arrêt à Asuncion, sa capitale.

* Je ne sais pas si la nouvelle s'est rendue jusqu'au Canada, mais vers le 15 mars, un super gros morceau du Glacier s'est détaché du glacier principal. Ici, durant trois jours à la télévision et en direct, on a vu les morceaux du glacier se détacher peu à peu jusqu'à la brisure finale.

La photo que j'ai prise du glacier est donc passé date ! Ce sera un souvenir.

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