Cochabamba, Bolivie
Les deux Bolivie
C'est ce que me disait, Juan Carlos, un citoyen de Concepcion, village situé à 300 kilomètres de Santa Cruz.
Il y a la Bolivie tropicale avec ses grands pâturages, ses pampas, ses régions fruitières, ses forêts à la végétation luxuriante et ses gens qui, sous les chauds rayons du soleil, se revêtent de tee-shirts, de shorts et de sandales. Et il y a l'autre, la montagnarde, avec ses montagnes dénudées, mais cependant cultivées en pentes et en petits îlôts de terrain, et dont les gens sont revêtus de plusieurs couches de vêtements et de bonnets de laine pour les hommes et jeunes enfants ou de chapeaux pour les femmes.
Et ces deux Bolivie, on ne peut que s'en rendre compte lorsqu'on prend la route de Santa Cruz vers Cochabamba : vastes pâturages, arbres fruitiers, pampas, forêts tropicales, collines à la végétation touffue, puis, peu à peu, apparaissent, en plus haute altitude, les premières montagnes dénudées et cultivées, certaines avec neige au sommet. Et l'on recommence à revoir les gens chaudement vêtus.
Retour aux paysages de montagnes : variété assurée ! Quel bonheur !
Je reviens à Juan Carlos, car c'est "grâce" à une mauvaise information que j'ai fait cette heureuse rencontre à Conception. En effet, je voulais voir au moins une de ces Missions établies par les Jésuites au début de 1500 ap. J.C. en Bolivie, puis au Paraguay, en Argentine et au Brésil, dans le but de convertir les indigènes qui y vivaientr déjà, ou, si vous voulez, les amener à la civilisation. Le nord-est et l'est de Santa Cruz comprend plusieurs de ces missions, qui ont donné naissance à des architectures religieuses et civiles fort originales. Mais c'est plutôt difficile d'en faire le tour et ça prend du temps, de deux à trois jours. Or je voulais être à Cochabamba pour assister au concert de Los Kjarkas. Il me fallait donc choisir et Lonely Planet parlait de Concepcion comme d'un très joli village restauré. Je prends donc information : pour m'y rendre, il faut prévoir quatre heures de bus, et le retour, le même jour (j'avais réservé mon billet de bus pour Cochabamba pour le lendemain), est possible á 16h00 de Concepcion . Ça donne donc un 3 à 4 heures pour visiter le village. J'achète donc mon billet de bus. Mais ce ne fut pas tout à fait cela : six heures et demie de trajet, seulement pour aller et le retour à 18h00. Donc arrivée à Santa Cruz à minuit trente. Avoir su...j'aurais fait un autre choix. Mais heureusement je ne savais pas !
J'ai donc visité ce joli petit village très tranquille construit avec arcades protégeant du soleil, et comprenant sa plazza centrale autour de laquelle gravitent tous les édifices importants, religieux et civils. Et une église avec une architecture des plus originales avec utilisation d'un bois noir pour les colonnes autant intérieures qu'extérieures, et un clocher/horloge détaché de l'église elle-même, et un jardin intérieur qui donne accès á l`église et aux appartements des prêtres.
Puis, en attendant mon bus, j'arrête prendre une bière au bar face au terminal de bus. J'en profite pour réfléchir au dilemme que j'ai, comment coordonner les visites qui me restent à faire avec le peu de temps qui me reste avant l'échéance de ma carte touristique : absolument impossible. Il me faudra donc envisager des alternatives.
Pendant que je jongle avec ces beaux problèmes, l'un de mes voisins de table, assis avec un ami et le propriétaire du bar, m'adresse la parole et me demande d'où je viens. Du Canada? Mon frère demeure à Toronto...et la conversation s'enclenche. On se présente : lui, c'est Juan Carlos. Et il me parle de son pays, de ses deux Bolivie en une, la tropicale et la montagnarde. Je ne comprends pas tout, mais à mon froncement de sourcil, il comprend et répète autrement pour que je saississe bien ce qu'il me dit. Il me parle aussi du village lui-même. Et arrive une autre bière : Salud ! C'est la loi principale de la région de SantaCruz : l'hospitalité, me dit-il. Salud ! Et ainsi s'écoule le temps de l'attente de mon bus. Salud !
Et avant que je parte, il me dit qu'avec mes cheveux longs, un sombrero m'irait bien. Il se tourne vers son ami et lui dit d'aller chercher à la maison le sombrero qu'il possède, celui avec les plumes noires d'un oiseau sacré dont je n'ai pas compris le nom. Et de me l'offrir en cadeau, me demandant d'en prendre bien soin. Salud !
Et dire que si j'avais su, j'aurais raté cette belle rencontre et je n'aurais pas reçu ce cadeau "sacré".
Salud Juan Carlos !
lundi, juillet 29, 2002
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