La Paz, Bolivie
La Paz (2)
La Paz ne correspond absolument pas à l'image que je m'étais faite de cette ville. Je la voyais beaucoup plus petite avec sa Plaza San Francisco et sa Plaza centrale avec des gens habillés de facon traditionnelle qui y déambulaient lentement.
Mais pas du tout!
Dans le centre de la ville, et plus bas encore dans la vallée, ca grouille de monde, mais on y voit très peu d'indigènes, sauf pour mendier. La Bolivie des plus de 50 % d'indiens, il faut monter dans la montagne pour les rencontrer, et même plus haut, sur le Plateau, là où la ville s'étire et continue de se dévolopper. Mais plus on descend vers la Vallée, plus c'est riche, donc moins on en voit!
On ne peut pas dire que La Paz, c'est une superbe ville, à part son site qui, lui, est fabuleux : c'est comme si la ville s'était bâtie sur les pentes d'un canyon. Il n'y a donc que des montées et des descentes, avec des plans à l'horizontal : c'est super bon pour l'exercice physique. Pour avoir un bon aperçu de cette configuration, la ville a eu la brillante idée d'aménager un parc pour les enfants mais sur une haute colline, ce qui nous permet d'avoir une vue à presque 360 degrés de la ville elle-même avec ses montagnes et sa montagne principale. Le reste est assez ordinaire parce que le vieux est mélangé avec le plus récent sans trop de distinction : des édifices à étages voisinent des édifices de l'époque coloniale.
Une grande ville, c'est long à apprivoiser. Il faut la marcher beaucoup pour découvrir ce que l'on cherche. Mais peu à peu la géographie des lieux se dessinent. On commence à savoir quand ça monte et quand ça descend et quand on est à la hauteur d'une terrasse horizontale. Ce qu'on pensait très loin nous apparaît beaucoup plus près. Ce qui nous apparaissait bien compliqué, se résout peu à peu très facilement.
Par exemple, quand on veut se rendre à l'autre bout de la ville et qu'on voit le nombre de micro-bus et de combis sur la route, on se demande bien lequel on doit prendre. Je demande alors au préposé de l'hôtel comment se rendre au Cementario, un des lieux où les combis pour l'extérieur de la ville prennent leur départ. Il me répond que le 365 passe juste devant l'hôtel : je viens de régler en quelques secondes les deux sorties d'un jour que j'avais prévues, Tiahuanaco et Sorata. Pour ce qui est de Coroico, c'est dans une autre partie de la ville qu'il faudra me rendre, mais, maintenant, ça ne m'inquiète plus.
À 1h30 de La Paz : Tiahuanaco
Tiahuanaco, c'est un village dans l'Altiplano (Haut Plateau/Haute Plaine), mais c'est aussi le lieu où vécut le peuple Tiwanaku quelques deux siècles avant les Incas. C'est un des sites archéologiques les mieux conservés de la Bolivie (700-1200 ap. JC). On vient de découvrir ces dernières années les restes d'un temple qu'on est en train de sortir de terre. Ça m'a permis de voir des archéologues à l'oeuvre, ce que je n'avais pas encore vu. Assez impressionnant.
Beaucoup des oeuvres créés par ce peuple, dont des monolithes/sculptures immenses représentant des dieux, ressemblaient étrangement à certains que j'ai vu dans les cités Mayas, au Mexique. Et, eux aussi, avaient comme dieux, entre autres, le soleil et la lune.
Mais ce site n'a rien à voir avec celui du Machu Picchu. C'est un peu comme avec les sites Mayas : certains sont plus impressionnants que d'autres, mais chacun d'entre eux nous aide à nous faire une meilleure idée de l'histoire de l'humanité.
À 4h30 de La Paz : Un déjeûner à Sorata !
À 6h00, ce matin, il faisait encore nuit et il pleuvait sur La Paz "en bas", mais, sur La Paz "en haut sur le plateau", il avait neigé et des traces encore fraîches étaient présentes sur le sol terreux. La montée vers le plateau, avec la ville scintillante de lumières était tout simplement jouissive.
On reprend, pour aller à Sorata, une partie de la route La Paz-Copacabana, puis à Huarina, on bifurque et on s'éloigne du lac Titicaca pour se rapprocher des montagnes. Le soleil s'était levé et éclairait les champs plats et dorés, et au loin, des petites montagnes se faisaient caresser par de légers nuages.
Puis, avant de prendre la montée pour un col de plus de 4 000 mètres, on traverse un territoire très rocailleux : les paysans du coin ont dégagé des lopins pour la culture en se servant des roches plus ou moins grosses pour séparer ces champs minuscules. Ça m'a fait penser a une région semblable de l'Irlande. Des paysages de misère.
Puis la montée vers le col : les montagnes sont recouvertes d'une fine couchede neige d'ou transparaît les herbes sèches et brunes. Mais dans un détour, voilà qu'une suite de pics enneigés dont deux de plus de 6 300 mètres (Illampu: 6 362 mètres et Ancohuma : 6 427 mètres) nous offrent un arrière-plan époustoufflant. Ils nous accompagneront jusqu'à Sorata.
Et dans la redescente du col, s'offre à nous un étroit canyon avec, de chaque côté, des montagnes cultivées, certains lopins de terre étant encore blanchis par la neige, d'autres, non. Et de temps à autres, sur des bandes de terre plus horizontales, des petits villages de pas plus de 200 maisons, toutes collées ensemble, se sont installés.
Et le bus qui longe des précipices assez vertigineux. Comme j'avais suivi les conseils du Lonely Planet en m'asseyant à gauche pour avoir une belle vue, cela m'a donc permis d'avoir aussi une excellente vue sur les à-pics...Je me suis souvent croisé les doigts, me disant que le chauffeur avait les mêmes intérêts que nous : se rendre à bon port.
Et une arrivée à Sorata pas piquée des vers : la perle des Andes s'auto-proclame-t-elle et avec raison. Une descente vers la rivière qui coule au fond du canyon et une remontée vers le village lui-même à 2 695 mètres : place centrale avec arbres taillés, des fleurs, des "palmiers" ou "cocotiers" (je n'ai jamais su comment les démêler), de nombreux bancs et, en toile de fond, les deux pics de plus de 6 000 mètres dont j'ai parlé plus haut d'un côté, et des autres côtés, les autres montagnes que nous avons descendues plus tôt. Et autour de la place principale, plusieurs restaurants italiens avec des tables dehors. C'est là que, sous un soleil très réchauffant, j'ai pris mon petit déjeûner : café et crêpes avec miel et bananes. Succulentes! De l'autre còté de la place, une musique bolivienne très rythmée vient accompagner mon petit déjeûner.
Et je passe les quelques quatre heures qui suivent à me promener dans le village et au marché, plutôt local, à prendre des photos, puis à m'asseoir dans le parc à regarder passer les gens.
En somme, une route de montagnes et un village à voir absolument : elle fera sans doute partie d'une de mes 3 étoiles avec celle de Huancayo/Huancavelica. Et une bien belle balade de 9 heures de route.
À 19h00, ce soir, on rentrait à La Paz : il faisait déjà nuit, mais il ne neigeait plus sur La Paz "en haut sur le plateau", ni ne pleuvait sur La Paz "en bas". La descente vers La Paz "en bas", avec la ville scintillante de lumières était de nouveau tout autant jouissive que 13 heures plus tôt.
Merci à Mario, un jeune artisan argentin rencontré à Copacabana qui m'a mis sur la piste de Sorata.
dimanche, juillet 14, 2002
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