lundi, mars 06, 2006

Mendoza, Argentine (De Buenos Aires : 1000 kms)
À Mendoza, arbres, vins, montagnes et histoire font un heureux mélange !

Mendoza, c'est d'abord un oasis surgi d'une région désertique grâce l'ingéniosité de l'homme :

* implantatation d'abord de milliers d'arbres d'espèces différentes importés de divers pays et alimentés par un système d'irrigation des plus développé et dont on peut voir encore aujourd'hui les canaux qui sillonnent la ville, ce qui en fait "la Ville des Arbres" comme elle aime se désigner avec fierté et à juste titre. Et comme il y a peu d'édifices en hauteur, lorsqu'on regarde la ville du haut du Cerro (colline) de la Gloria, elle-même en territoire désertique, on a peine à voir la ville, camouflée qu'elle est sous les arbres : on ne voit qu'une immense forêt au milieu de la vallée avec un arrière-fond de montagnes désertiques...assez intéressant comme paysage.

* Aménagement aussi de nombreux parcs, petits et grands, dans les divers secteurs de la ville, ce qui rend là encore la promenade en ville des plus agréable. Ces parcs sont dotés de divers monuments relatant les moments et les figures importantes de la ville et du pays, des fontaines, de nombreux bancs en excellente condition, ce qui démontre l' importance que les citoyens leur accordent, des animations diverses, autant artisanales, théâtrales que musicales.

Au centre-ville, cinq places ont été aménagés. La principale, la Place Independencia, est le coeur même de la vie des citoyens et est le lieu des grands rassemblements, de jour comme de nuit. Son éclairage de nuit vient l'agrémenter.

Quatre autre places ont été érigés de façon symétrique autour de la Place de l'Indépendance : la Plaza Chile (2 rues au nord-ouest) indique les liens qui unissent l'Argentine et le Chili par ses deux grandes figures de la libération : San Martin et O'Higgins; la Plaza San Martin (2 rues au nord-est), souligne les actes du libérateur de l'Argentine, du Chili et du Pérou, Jose de San Martin; la Plaza Italia (2 rues au sud-ouest) reconnaît l'importance de l'apport de l'immigration italienne lors de la deuxième guerre mondiale; et finalement, la Plaza Espana (2 rues au sud-est) qui, avec sa fresque rappelle les liens privilégiés de l'Argentine avec l'Espagne.























Mendoza, c'est aussi l'utilisation de cette région désertique comme lieu de développement d'une des régions vinicoles parmi les plus importantes au monde.

C'est grâce à ces immigrants, surtout espagnols et italiens, que les cépages européens ont pris leur essor ici dans les Amériques. Mendoza est donc une région où se produit chaque année 70 % de la production vinicole argentine. Et, pour souligner cet aspect centrale de la vie de Mendoza et des alentours, chaque année a lieu, fin février et début mars, la fête des vendanges, la Vendimia. C'est donc, cette fin de semaine qu'a pris fin l'édition 2006 avec le couronnement de la Reine du festival. Ce couronnement a été précédé par diverses activités partout dans la ville.

À la Plaza Italia, j'ai pu assister à une soirée "italienne" où diverses musiques des régions italiennes se sont faites entendre, et où il était possible, tout autour de la plaza, de goûter aux mets typiques des diverses régions d'Italie.

Vendredi soir, les rues principales de la ville se transforment en une unique grande terrasse où les gens se donnent rendez-vous, pour y manger en attendant le passage des chars où défileront les candidates au titre de reine de la Vendimia 2006 de chacun des secteurs de la ville.

Cette partie des manifestations de la Vendimia ressemble au défilé du Festival de Québec avec ses duchesses et les gens qui acclament leur préférée.

Le lendemain matin, s'ajoute aux chars allégoriques divers groupes de musiciens, des représentants de groupes sociaux ou de gauchos montés sur leurs chevaux et en costume d'apparat. Quant aux candidates, elle ne se contentent plus seulement de sourire et de saluer, elles deviennent généreuses, les élections approchant sans doute : elles et leur cour lancent donc à la foule des fruits, des sacs de mate (sorte de thé et boisson nationale des argentins), des photos, etc.

Ce défilé est beaucoup plus intéressant et plus varié, et la présence plus nombreuse des enfants le rendent beaucoup plus vivant. Beaucoup plus une atmosphère de fête que la veille. Quant à savoir qui a été élue, je ne saurais vous le dire, car j'étais très loin de cette compétition. Le reste des festivités m'ont suffi.

Enfin, Mendoza c'est aussi la proximité de ces Andes, aux couleurs des plus variées, qui marquèrent de façon durable l'histoire de ces trois pays que sont l'Argentine, le Chili et le Pérou.

C'est par Mendoza, en effet, que le Général San Martin avec ses troupes passa pour se rendre libérer le Chili de la tutelle des espagnols. Il lui fallut donc traverser cette chaîne de montagnes qui possède le plus haut sommet des Andes, le Aconcagua, 6960 mètres.

Aussi, tout au long de cette route qui mène de Mendoza à Santiago (Chili), trouvons-nous des traces du passage des insurgés argentins. Même les Incas y passèrent. Deux sites méritent le détour. D'abord le "Pont de l'Inca", pont naturel emprunté par les Incas et dont le travail des eaux sulfureuses donnent aux rochers des formes et des couleurs assez impressionnantes.

Puis, à 4200 mètres d'altitude, à la frontière avec le Chili, les deux pays, après une dispute territoriale, déciderent d'ériger un monument au "Cristo Redentor" au col de la montagne. La montée au sommet m'a rappelé celle des Andes péruviennes, avec cette différence toutefois qu'il n'y a pas de gens qui vivent dans ces hauteurs, sauf un campement de l'armée. Un tunnel a été construit depuis : on n'a donc plus besoin, pour se rendre dans l'un des deux pays, d'emprunter la vieille route.

Voilà pour cette autre superbe ville que compte l'Argentine, après celles d'Ushuaia, de Bariloche, de Mar del Plata et de Buenos Aires. C'est tout de même pas trop mal pour un seul pays ! Et je n'ai pas encore visité le nord-ouest de l'Argentine.

P.S. Ici les élèves sont de retour en classe...les vacances sont terminées et on a recommencé à se vêtir de son uniforme scolaire. Mais en ce lundi, 6 mars, les chauffeurs de micro-bus, les travailleurs d'hôpitaux et de l'éducation sont en grève pour une amélioration de leurs conditions de travail...donc manifestations dans les rues de Mendoza !

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