Chaiten, Chili (De Coyhaique : 406 kms)
La Route Australe au nord de Coyhaique...ici aussi il faut prévoir !
J'avais prévu, en partant mardi matin dernier d'arrêter à Puyuhuapi, un petit village de 500 habitants pour couper en deux le long trajet de 406 kms (12 heures de route non pavée) qui séparent Coyhaique de Chaiten, et prendre le bateau de jeudi pour Quellon, sur l'île de Chiloe. C'était sans compter les aléas du transport dans cette partie du Chili. Arrivé à Chaiten, mercredi soir vers 19h00, j'apprends qu'il n'y a pas de bateau pour Chiloe avant samedi midi ! Je pourrais toujours prendre un bateau pour Puerto Montt avant, mais il me faudrait alors retraverser sur Chiloe et faire l'aller/retour dans l'île : pas vraiment intéressé. Voilà pourquoi je suis encore ici en ce vendredi 30 décembre.

La longue route de 400 kms, créée dans les années 70 par nul autre que le Général Pinochet, est cependant fort jolie mais fort mal entretenue : montagnes, lacs et des rivières, cascades, glaciers. Au milieu du trajet, les montagnes sont recouvertes de forêts denses, dues à la forte quantité de pluie qui se déverse dans cette région. D'où la présence, le long de la route, de plantes qu'on retrouve dans les "rain forest" de l'Amérique du Sud : fougères, mousses rousses sur les rochers, plantes au feuilles immenses dont je ne connais pas le nom.


Le petit village de Puyuhuapi où je m'arrête pour la nuit, est cependant très séduisant avec son bras de mer qui donne l'impression d'un lac. C'est un village qui sait mettre en valeur ses ressources, pourtant limitées, avec son circuit historique : son architecture reflétant à la fois l'apport de la colonisation du sud du Chili par les allemands dans les années 30 et la tradition "Puyuhuapi", sa fabrique de tapis, ses plantes diverses. De plus, un petit resto offre aux touristes une fort bonne nourriture. Et en attendant le bus, assis devant le "lac", le calme des eaux invite au calme en soi-même.

Quant à Chaiten, où j'ai dû passer presque trois jours, c'est la première fois que je me sens prisonnier d'un endroit. Ah! que j'ai hâte de partir. Pour moi, Chaiten (capitale de cette région, la Palena), c'est la capitale la plus dull que je connaisse : ville de pourtant 4000 habitants, je ne sais si j'ai vu au moins 100 personnes dans mes trois jours de séjour. Que ce soit le matin, le midi, la fin d'après-midi ou le soir, dans les rues mi-asphaltées-mi-non-pavées, on ne rencontre que quelques gens. Même le bord de mer, pourtant bien aménagé avec sa promenade avec bancs pour admirer le coucher du soleil, n'accueille que peu de gens, la plupart des bancs demeurant vides. Et les restos, tous les restos ! Un même menu et des plus restreint : sandwichs, poisson (congria), boeuf.
Espérons que le bateau soit là, demain midi !
Un petit supplément photographique
Il y a de ces photos qui nous plaisent davantage même si elles n'ont pas de rapports directs avec l'endroit visité, sauf qu'elles sont bel et bien situées dans le temps et l'espace.
Celle de gauche vient de Puyuhuapi, mercredi dernier, à exactement 18h49 (Ah! ces petites caméras numériques !). J'étais dans un petit resto à attendre mon "spaghetti intégral avec sauce tomate et pesto" tout en prenant lentement mon vin
, lorsque je vois par la fenêtre les enfants et les deux chiens. Je sors aussitôt ma caméra et prends une photo. C'est après que je me rends compte du cadrage de la photo : elle me tombe aussitôt dans l'oeil. Deux minutes plus tard, en regardant de nouveau par la fenêtre...ne restent que les chaises vides !
Celle de droite vient de Chaiten, hier, le 29 décembre à 19h07. À ce moment, j'étais attablé à une terrasse sirotant ma bière tout en attendant le coucher du soleil. Le banc et le lampadaire avec le ciel bleuté attirent mon attention. Je me lève pour prendre une photo. Deux minutes plus tard, des gens viennent jaser près du banc : nouvelle photo, cette fois habillée par des humains. Elle aussi me tombe aussitôt dans l'oeil. Une minute plus tard, je lève la tête : ne restent que le ciel, la mer, le banc et le lampadaire !
Photographier...c'est capter de ces instants qui n'existeront jamais plus !
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